De la parité…

Si le dollar est à la parité, est-ce qu’on est encore obligé de donner 2% à la banque sur chaque transaction d’échange de monnaie?

Mon cours de monnaie et crédit (j’ai eu un A) est loin, mais n’y aurait-il pas des bénéfices (du genre une baisse des coûts de transaction) à avoir une monnaie mondiale unique? Ça limite un peu l’autonomie monétaire de chaque pays et le contrôle de la banque centrale, mais ça simplifierait tellement de choses… On est au 21e siècle, ne sommes-nous pas rendu là?

5 réflexions sur « De la parité… »

  1. Je crois que tu mets le doit sur un point important quand tu fait allusion à l’autonomie monétaire de chaque pays… Il faut préserver la liberté des peuples à définir leurs enjeux (sociaux, environnementaux, développementaux, etc.) et à trouver des solutions. L’économie est un outil et non une fin. Et si on diminue encore notre maîtrise de cet outil, il devient plus difficile de s’assurer qu’il servira les bons intérêts.

    Pour expliquer mon trop bref commentaire précédent, voici un petit rappel de l’expérience particulière mais tout de même éclairante de l’Argentine.

    http://www.radio-canada.ca/nouvelles/dossiers/argentine/economie03.html

    « Domingo Cavallo instaure une nouvelle mesure, en 1992, qui marquera les finances de l’État jusqu’à aujourd’hui. Il établit la parité peso-dollar américain. Le peso argentin vaut alors un dollar américain. Pendant un certain temps, cette mesure est bénéfique. Plusieurs entreprises étrangères reprennent confiance et investissent dans différents secteurs en Argentine. Sachant que leur avoir, leurs économies ou leurs investissements sont maintenant et à tout moment convertibles en dollars à un taux fixé d’avance, les Argentins et les étrangers qui travaillent dans le pays se remettent à utiliser la monnaie nationale sans crainte de spoliation.

    Les effets bénéfiques de cette mesure ne dureront pas et l’Argentine souffrira de cette parité. D’abord, pour conserver cette parité, le gouvernement devait garder dans ses coffres autant de devises américaines qu’il y avait de pesos argentins en circulation. Pour y arriver, le gouvernement a dû acquérir d’énormes sommes en billets verts, perpétuant le cycle des emprunts.

    De plus, l’équivalence qu’amenait cette parité n’était que théorique et n’avait cours qu’en Argentine. Le taux de change de la devise argentine n’avait donc aucun rapport avec le marché monétaire.

    Finalement, la crise des devises en 1997-1999 est venue enliser l’Argentine dans un autre bourbier économique. Après avoir subi en 1995 le contre-coup de la crise monétaire au Mexique, l’Argentine subira, deux ans après, les répercussions de la crise monétaire asisatique. Effet pervers de la parité : alors que le real brésilien a plongé, en 1999, pour supporter la crise, le peso argentin reste bloqué par sa parité. La dévaluation de la monnaie brésilienne a gonflé les exportations de ce pays, affectant celles de l’Argentine. Perdant de précieuses sources de revenus, le gouvernement fait alors face à un dilemme : abolir la parité pour dévaluer le peso argentin et permettre le retour d’une compétition avec le Brésil, mais perdre la confiance des investisseurs étrangers, qui verraient leurs investissements perdre toute valeur. Si l’Argentine gardait sa parité, le pays pourrait continuer de bénéficier des intérêts des investissements et des prêts des petits entrepreneurs, mais perdrait toute compétitivité. L’indécision du gouvernement aura pour conséquence un ralentissement économique, et provoquera une vague importante de mécontentement. »

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