(J’ai décidé d’appliquer la méthode de moins de 750 mots pour développer une idée (jaloux que je suis de la nouvelle régularité bloguesque de Clément), et de la déployer plus souvent, autour d’idées bien précises, certaines me trottant dans la tête depuis longtemps. Ce billet traîne dans les brouillons depuis le 14 novembre.)
Je l’ai déjà dit, au diable les plans et la cocréation de plan, notre bon gouvernement possède depuis longtemps assez de recherche, d’inspirations internationales et assez d’idées de l’industrie et des citoyens (on nous consulte tellement tout le temps!) pour agir pour le numérique. On parle ici de devancer des choses qui me semblent tellement évidente qu’elles finiront par arriver tôt ou tard.
Je partagerai ici quelques idées qui me semblent (bien humblement) innovantes et qui auront des résultats tangibles et positionneront le Québec (ou le Canada) comme leader à l’ère de l’économie numérique. Une fois les idées lancées, libre à vous de les co-créer.
Première idée: la facture commerciale numérique standardisée (FCNS)
Etrangement, le gouvernement du Québec a déployé au cours des dernières années une structure fiscale numérique impressionnante dans l’industrie de la restauration et des bars. Pour contrer l’évasion fiscale (on ne se mentira pas), l’implantation du MEV constitue une innovation numérique et fiscale fort pertinente qui aurait mérité d’être implanté BEAUCOUP plus largement qu’à ces industries. Nous pourrions discuter du rôle d’IBM là dedans, mais ça c’est une autre question.
Je propose donc que le Québec soit le premier terrain de déploiement global de la FCNS, obligeant toutes les transactions entre entreprises et particuliers à être documentées par un fichier XML standard qui devrait être partagé entre les parties et le gouvernement.
C’est à toute fin utile ce que l’on impose à l’industrie de la restauration, et qui a rendu riche l’industrie des caisses enregistreuses au cours des dernières années. Peu de gens semblent le savoir (particulièrement en commerce électronique), mais « la facture » est une obligation légale bien définie, qui doit contenir des informations précises sur la nature de la transaction et les parties impliquées. Elle sert au final à la perception des taxes et à l’établissement du chiffre d’affaires des entreprises, à la justification des dépenses des employés, bref, elle est au coeur de tout le système fiscal. Sa numérisation intelligente permettrait d’automatiser de nombreuses opérations (simplifier l’importation dans les systèmes comptables, simplifier le calcul et la perception des taxes, etc.)
Le gouvernement devrait donc jouer son rôle de « facilitateur » pour imposer un format de fichier et les règles de partage. Je pense que l’industrie de la gestion financière prendra le relais rapidement pour rendre compatible les solutions de commerce électronique, les caisses enregistreuses, les logiciels de facturation, les relevés de carte de crédit et même les applications comme Apple Pay. J’imagine aussi tout un écosystème de nouvelles applications facilitant le suivi budgétaire familial ou d’entreprise.
Liée avec les intermédiaires de paiements (cartes de crédit ou banques) cette FCNS permettrait enfin d’avoir le détail intelligent de votre relevé de carte de crédit. Elle assurerait également un historique intelligent des transactions faisant plus facilement foi des dates de garanties (combien de vos vieilles factures sont aujourd’hui illisibles parce que le papier thermique a fait disparaitre le contenu de la facture?).
Bref, cette première idée rejoint un rôle important du gouvernement: standardiser pour diminuer les coûts de transaction et favoriser une meilleure équité fiscale. Le numérique permet ça.