Voilà, Zidane va finir un héro, comme le disait hier matin Dany Laferrière, et avec ce que rapporte quelques journaux (on devrait tous avoir des cours de lectures sur les lèvres!):
Hold on, wait, that one’s not for a nigger like you.
We all know you are the son of a terrorist whore.
So just fuck off.
CHUTE D’UN TITAN
Ordinairement je ne m’intéresse nullement au jeu de balle au pied (football pour les puristes).
Le match d’hier (Mondial du 9 juillet 2006) fut passionnant cependant. Des milliards d’humains regardaient dans la même direction : nos onze étoiles nationales projetées en orbite mythique devenaient quasi cosmiques. Parties pour la légende.
Ou la désintégration en plein vol.
Finalement la chute des héros français, rendue encore plus pathétique par les mines abattues et les pleurs rentrés, c’était encore plus beau que la gloire ! Jusqu’au dernier moment le suspens a fait frémir des milliards de gens. Magnifique spectacle planétaire ! La fin fut cruelle, tragique, poignante : nos demi-dieux sont tombés.
Voilà précisément ce qui a donné tout son éclat au match.
Sans cette chute vertigineuse, sans le coup de tête félon de Zidane, sans ces larmes finales mêlées à la sueur, quel intérêt aurait eu cette partie de jeux du cirque moderne avec Chirac trônant comme un empereur romain au-dessus de l’arène ? Il fallait que les onze astres s’éteignent avec fracas pour que le chaos soit beau.
Zidane sorti du terrain au dernier moment, quelle surprise ! L’apothéose, inattendue, théâtrale, terrible, fut à la hauteur de l’évènement. Les coeurs ont cogné, pleins de sanglots, les têtes ont tourné, pleines de rêves brisés… En un seul coup de ballon les onze sont passés du statut de héros à celui de perdants planétaires.
C’est ça qui était magnifique.
Raphaël Zacharie de Izarra
raphael.de-izarra@wanadoo.fr
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(PS : L’insulteur italien aurait-il intrigué pour faire sortir Zidane ? Cette éventualité est toujours possible chez les compatriotes de Machiavel, fins stratèges…
Prendre de la sorte l’adversaire avec les mots et non avec les mains afin de le faire expulser du terrain à un moment critique du match dans le dessein d’affaiblir son équipe est la chose qui vient naturellement à l’esprit.
L’insulteur n’est pas fautif : il n’a touché Zidane qu’avec les mots. L’insulté a répondu avec les mains. Avec la tête plus précisément. Lui en revanche est fautif.
Si ainsi furent les choses, alors bien joué l’italien !)