De la première fois…

Petite soirée sympathique au TweetUp. Discussion avec Vanou, Dale et Etolale et d’autres. Cette impression de bien connaître ces gens de l’univers virtuel, et de les trouver attachants, profondément. Et cette discussion sur le « premier commentaire ». Parce que ça commence là (ou là!), parfois même très clairement sans qu’on le sache vraiment.

Nous vivons dans un univers fascinant! Et vous, il est où, votre commentaire fondateur?

Des contenus tablette…

Cette mythique tablette d’Apple va rapidement devenir la «planche de salut» (c’est un jeu de mot) de l’industrie des magazines. J’aime bien que, contrairement à d’autres (qui vont se contenter de faire chacun leur application iPhone propriétaires), certains pensent à comment le contenu s’adaptera interactivement à cet hypothétique nouveau médium.

Ce qu’il manque cependant, ce sont des outils pour démocratiser la publication et la mise en écran interactive (ça c’est la mise en page moderne). J’espère juste que des gens y pensent actuellement. Keynote me semble particulièrement intelligent face à ce défi. Keynote pourrait-il être le nouvel HyperCard?

De l’avenir de La Presse, d’abord…

Le débat est émotif et je trouve ça dommage, parce qu’on pourrait en profiter pour jaser des vraies affaires. Il est émotif parce qu’il implique de gros et fiers égos, des passionnés et des gens qui risquent de perdre leur job. Qui dit émotion dit souvent mélange des genres, je trouve que ça appauvri le débat cachant les points intéressants de tous les côtés.

D’abord la tristesse de ce remake de la chanson de Joe Dassin par les journalistes de La Presse, tristesse parce que l’on sent leur angoisse, mais aussi parce que les photos m’apparaissent hautement irréelles, signe d’un temps révolu. Une si grande salle de rédaction? Autant de ressources pour produire ça? Ça coûterait quoi faire 40 blogues de contenus intéressants? Même avec une version papier? C’est irréel. Dans un marché « vierge », ça ne coûterait jamais ça d’ouvrir un nouveau quotidien. Malheureusement, le marché n’est pas vierge, il étouffe.

Mais voir les journalistes si attachés à la forme traditionnelle, c’est ça qui est triste. Parce que c’est évident que le futur, ce sont des médias plus petits, plus flexibles, plus aptes à susciter l’attachement du public. Comme si on les regardait s’enfoncer dans le sable mouvant. Je ne sais trop si je dois naïvement me porter à leur secours ou leur dire, par solidarité, que je suis avec eux, sans y être. Et pourtant, j’ai tellement de respect pour leur travail qui me fascine. C’est ça que je trouve triste.

Il y a quelque chose de réjouissante dans RueFrontenac. Parce que le journaliste/entrepreneur, oui, tout à fait. Il ne manque que la structure de revenu. Il y a des pionniers, qui chacun à leur façon, souvent imparfaite, le soutiennent ce modèle (Branchez-vous reste un exemple dans ce domaine!). Faudrait y mettre de l’énergie. Y’a bien quelqu’un qui a inventé les petites annonces dans le journal papier?

De créer un débat entre « blogueurs » et « journalistes », ce n’est pas plus intéressant. Ils n’y a pas de différence entre les deux quant à moi, c’est attirer l’attention sur un faux problème. Et même s’il y avait une différence, ils ont trop de choses en commun pour débattre au lieu de construire. Encore de l’énergie gaspillée.

Bref, ce qui m’énerve et m’excite, c’est de voir des énergies se gaspiller en émotions et en débats, alors qu’il y aurait tellement de choses à faire et de talents disponibles pour réinventer le genre…

(prochains billets: Le nouveau Devoir, la taxe tv, et radio-canada…)

De ce blogue…

Depuis quelques temps je me fascine pour les définitions qu’attribuent les gens au blogue.

Pour certains, souvent en entreprise, le blogue implique des efforts quotidiens (surhumains pour certains!)
Pour certains, le blogue est synonyme d’interactions (ou de pertes de contrôle).
Pour d’autres, le blogue est un média marqué par l’amateurisme.

Beaucoup de raisons pour discréditer la forme et généraliser. Pourtant le blogue, c’est encore la chose la plus « naturelle » pour partager, interagir et se souvenir. Juste ça, ça devrait encore inspirer tellement de gens, au delà des cases des définitions et des attentes envers les outils.

Pour moi, c’est un carnet de notes publiques. Notes que je prend d’abord pour moi, au rythme qui me plait. Ces temps-ci, le rythme est lent bien que les idées soient claires. Y’a un peu de zen là-dedans.

De plus ça change…

Le 8 août 1999, quelques amis mettaient en place un site sans grande prétention, inspiré de deux ou trois trucs qu’ils trouvaient socialement intéressants et que les américains nommaient « blogs ». Faute de vocabulaire français, ils ont même inventé un néologisme pour le décrire, le «webabillard» (terme qui a eu un peu moins de longévité que le concept). Encore chanceux, ça aurait pu être un «joueb».

Quelques jours plus tard, ils mettaient à la poste des enveloppes adressées à quelques personnes qu’ils admiraient (oui! oui!) un peu partout dans le cyberespace québécois. L’enveloppe ne contenait qu’un petit, tout petit papier, avec simplement un URL écrit à la main:

http://www.pssst.qc.ca/

Le bouche à oreille, l’anonymat et ce besoin primaire de critiquer ont fait le reste. Mais surtout ce besoin de discuter et de construire, avec d’autres «têtes bien faites», les bases de ce Québec numérique que nous souhaitions tous. Ce lieu aura vécu durant 4 ans, aura été le laboratoire des fils RSS, des commentaires, des trolls, des découvertes, des apprentissages, de belles chicanes et de belles rencontres. J’y ai rencontré des gens merveilleux, avec chacun leur personnalité (ça c’est une subtile façon de dire que même les gens merveilleux ont des défauts!), mais tous avec cette même ferveur pour l’évolution numérique de la société québécoise.

À fouiller dans les quelques traces qu’il reste de pssst sur le web, on trouve des perles, des trucs qui semblaient pertinents à une époque lointaine, mais aussi un grand désir de faire avancer les choses. La fin est triste et belle à la fois, mais elle était nécessaire, trop peu de ces projets ont une fin. C’était l’idée au coeur du manifeste #1, faire avancer les choses.

Mais à relire ce manifeste 10 ans plus tard, on se questionne.

Aujourd’hui, il est comment notre cyberespace québécois? À travers les montagnes russes des dernières années, de la Toile du Québec à la crise économique d’aujourd’hui, en passant par la folie boursière et l’éclatement de la bulle, quelques modes, quelques egos et quelques cirques industriels, il nous reste quoi? Qu’avons nous appris? Qu’avons nous construit?

En sommes nous encore au même point? Est-ce encore important? Si oui, on fait quoi? Là?

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P.S. Clément et moi avions convenu d’écrire chacun un texte à cette occasion, sans nous consulter, et sans nous le montrer avant publication. Ce qui fut fait. Son texte est ici.

De la réécriture du dictionnaire…

J’ai comme un fantasme d’éliminer des mots du vocabulaire quotidien!

SPIEGEL: Mr. Anderson, let’s talk about the future of journalism.

Anderson: This is going to be a very annoying interview. I don’t use the word journalism.

SPIEGEL: Okay, how about newspapers? They are in deep trouble both in the United States and worldwide.

Anderson: Sorry, I don’t use the word media. I don’t use the word news. I don’t think that those words mean anything anymore. They defined publishing in the 20th century. Today, they are a barrier. They are standing in our way, like ‘horseless carriage’.

SPIEGEL: Which other words would you use?

Anderson: There are no other words. We’re in one of those strange eras where the words of the last century don’t have meaning. What does news mean to you, when the vast majority of news is created by amateurs? Is news coming from a newspaper, or a news group or a friend? I just cannot come up with a definition for those words. Here at Wired, we stopped using them.

Via Spiegel Online

De la fermeture qui les tuera…

Bel article dans Le Soleil ce matin sur le RTC

Faudrait demander combien ça a coûté Trajecto et la version précédente (qui ne valait pas vraiment l’argent qu’ils y avaient mis), ce sont des deniers publics… Et ce que ça coûte en perte de visibilité de ne pas être dans Google Maps comme toutes les grandes villes du monde… (même Montréal!).

Et ils vont valider avec leur services juridiques… *soupir*
Grouillez vous plutôt d’offrir un contrat au gars de RTC Mobile, c’est simple et évident, ils travaillent pour vous presque gratuitement.

Mais souvenez-vous, ils l’ont dit «l’informatique, c’est de plus en plus populaire»… *re-soupir*

Et on veut faire de Québec une ville branchée! (juste copier Vancouver ça serait déjà bien…)