Une bonne année.

(hahaha. On est le 2 janvier 2023, j’essaye depuis ce matin de me forcer à écrire un bilan de l’année ou quelque chose d’intelligent autour de l’inflation ou de l’anxiété, sans succès. Pis là, je me rend compte que dans « Brouillon » y’a le texte du 1 janvier 2022, jamais publié. Paresse oblige, je pèse sur publier, ça contentera Clément, et à rebours c’est un bilan intéressant.)

La fin (ou le début, si on procrastine un peu) d’année, c’est si propice à l’écriture. Depuis quelques jours j’essaye de faire le bilan professionnel de 2021, et de fixer des objectifs pour 2022. Je n’y arrive pas tout à fait, considérant que 2021 a été si chargée et diversifiée, que j’ai de la misère à compiler un bilan d’ensemble. Au final, je reviens toujours à une seule idée: 2021 a probabilistiquement été une très bonne année. Probabilistiquement, parce sans vous refaire un cours de statistiques, l’avantage des implications nombreuses, c’est d’augmenter la probabilité que tout aille bien. Mettons que vous avez 10 projets, il suffit qu’il y en ait un qui aille mal, pour les les 9 autres aillent bien (ou mieux disons!). 🙂

Les amis Facebook m’ont parfois reprochés de ne pas assez donner de nouvelles des 10 projets annoncés pour 2021, je fais ici un update officiel:

• Fonder une entreprise immobilière avec Simon. (FAIT!)
• Fonder <…> inc. avec Kim, Matthieu et Francis. (FAIT!)
• Réaménagement de maison (on a des plans, mais j’ai compris que les projets de construction, je dois gérer ça en série et non en parallèle, 2022).
• Acheter un local et l’aménager (100%) (FAIT! un peu long et prenant, mais fait!)
• Concrétiser le projet KARAFF (tout bon projet a un nom de code, ici une habile combinaison de Kabane et Raffinerie). (FAIT!).
• Acheter (xxx). (Ça ne se fera pas. Le légal n’a pas coopéré. On oublie ça.)
• Investir dans (yyy) et/ou dans (zzz). (Ça viendra, 2022).
• Inaugurer 42 Québec (FAIT!)
• Fêter 25 ans de iXmédia (Rendu là on fêtera 25+3, on combinera avec la pendaison de crémaillère, en 2023?)
• Fêter 50 ans (FAIT! J’aurais pris une énorme fête, mais c’était parfait juste avec la famille).

Donc, une très très bonne année à la base. Le plus plaisant là dedans, c’est aussi les choses qui n’étaient pas prévues, et qui ont toutes en commun le retour du social qui m’a tant manqué. Rien de mieux des endroits et des amis nouveaux pour te sortir de ta torpeur pandémique (je note ici que ça va prendre ça en 2022.)

• Un ou deux soupers avec Sébastien à Montréal en mai et juin.
• Cette certification Kayak de mer, niveau 2, sur le majestueux Saguenay, avec Pierre-Luc. Juste wow.
• Cette efficace rencontre de planification stratégique du MT Lab à Trois-Rivières en juin, avec Pierre et Paul.
• Ces fantastiques vacances en Gaspésie en famille, avec des rencontres diversifiées, improvisées et inattendues!
• Cette expédition campagnarde en famille pour aller récupérer Lola le chien!
• Ces cinq à sept improvisés entre deux gestions de constructions avec l’équipe iXmédienne et avec Simon.
• Ce fascinant voyage dans les coulisses de la politique municipale (merci Pierre-Luc!), culminant sur cette soirée électorale du 7 novembre qui valait l’émotion de n’importe quelle spectacle (je vous ai raconté quand j’ai réparé l’imprimante à discours?).

du lieu.

Hier, nous disions adieux au 9e étage. Inauguré le 9 septembre 2009, à 9h09, par iX (9?) média, ce lieu marque une époque, 12 ans de vie quotidienne. Un changement qui n’était même pas imaginé le 12 mars 2020 alors qu’il nous restait 5 ans de bail confortable, cette vue dominant la ville et ces couchers de soleil. Il aura vu naître de nombreux projets, de nombreuses entreprises, de nombreux partenariats, et vu passer le « groupe » de 20 à plus 50 personnes en quelques années.

En 1995, nous avons créé une entreprise, à deux pas de nos anciens patrons, sur le chemin Sainte-Foy (2778), coin Chanoine-Scott, 3 e étage. Merci feu Gaston d’avoir fait confiance (quand même!) à des jeunes qui refusaient que leurs parents endossent le bail. Merci aussi de nous avoir proposé de prendre le large après 4 ans, question d’aller explorer les terres encore vierges, mais subventionnées de Saint-Roch. Ce local était étrange, décoré de colonnes néo-gothiques en métal, de faux fini marbré et d’un savant mélange de mobilier du Bureau en Gros. Mais on y a tout appris. La gestion, la communication, les RH, les finances, la clientèle (de toute sorte!), etc. Toute une époque.

En 1999, nous sommes arrivés avec une équipe de 8 dans St-Roch, 4e étage, 335 St-Joseph, premier arrivant dans un immeuble « historique » en reconstruction, promu par un animateur de radio alors populaire, mais rapidement déchu. Un loft au plancher de bois, un édifice un peu tout croche, mais avec tout le cachet de ce que méritait une entreprise techno (babyfoot et table de billard en moins). Un point central dans le « Nouvo » St-Roch, où l’on a pu être témoin de la démolition d’un mail, de l’évolution de la faune urbaine, du développement (pas toujours en ligne droite) de l’offre commerciale, et de notre attachement à d’autres pionniers du quartier (la Brûlerie, le Cercle, le Clocher).

Un agrandissement, deux agrandissements, et dix ans plus tard, avec une vingtaine de personnes, c’était le temps de trouver plus grand et plus confortable. C’est là que l’édifice Beenox est arrivé dans l’histoire, la tour neuve en béton dominant la ville. C’était un état d’esprit aussi. Voir loin. C’est aussi le début de Kabane, une alliance née d’une napkin dessinée entre Simon et moi à la table avant du Cercle. La vision que les gens de web ne savent pas nécessairement faire de l’image de marque, et que les gens de marques savent pas tant faire du web. Ça fonctionne encore bien, signe qu’on devait pas être trop loin d’une vérité. 🙂

A quelques époques, on avouera avoir regardé pour déménager ou pour investir dans un local à nous. Jamais n’avions nous trouvé de solution simple et avantageuse, ce qui nous avait raisonné à rester jusqu’en 2025. Puis la pandémie, l’obligation de se dématérialiser, de « télé-travailler ». Une transformation plus radicale qu’on ne le croirait, même pour les « modernes boites jeunes et technos » que nous sommes. Oui, parfois plus de travail, mais quand même beaucoup de fatigue et de frustration dans la communication et la gestion de tout ça. Mais assurément la preuve qu’un « local » ne servirait plus jamais de la même façon.

En pleine discussion sur ce que devrait être le lieu de travail du futur, cet appel: les voisins ont besoin d’espace, on aurait l’opportunité de rompre le bail honorablement (et économiquement). Un peu tanné des réflexions dans lequel le mot « hybride » revient tout le temps et dans lequel on parle de dynamique patron-employé est mise en opposition (« forcer le retour au travail », « encadrer le télé-travail », « revenir à la normale »), j’ai préféré une réflexion différente, qui tourne au final autour de quatre points. Listés ici pour mémoire.

Un lieu de rencontres: l’essence même d’un bureau, c’est le lieu de rencontres, la rencontre c’est une grosse partie de notre travail, le télé-travail a bien souligné ça, le lieu c’est un symbole, c’est un endroit où tout peut converger, à la guise de chacun. Il n’a pas la prétention d’être plus ou moins efficace sur la productivité directe, il sert la communication formelle et informelle et reste un phare de référence pour tout le monde, clients comme équipe. Plus de salles de rencontres, plus de sofa, plus de liens avec la périphérie (mine de rien, l’équipe s’étend de l’Abitibi à la Gaspésie maintenant). Toujours pas de babyfoot ou de tables de billard.

Le plancher des vaches: étrangement, ce qui motive le plus dans tout ça, c’est le fait que notre nouveau quartier général est au niveau de la rue. Être dans son télé-sous-sol, être au neuvième étage, être dans un parc industriel ou être à Lebourgneuf ou à Laval, ça finit par nous éloigner du monde, le vrai monde. Et bien honnêtement, dans le numérique comme dans la communication, on ne peut pas s’éloigner trop du vrai monde si on veut rester pertinent. J’ai hâte que des amis arrêtent en passant, que des projets se forment avec les voisins, que l’on arpente la rue St-Jean, que l’on descende dans St-Roch, ou que l’on monte sur Cartier. Une des promesses des urbanistes du quartier du « multimédia », c’était la collaboration entre les entreprises, les universités, la culture, les commerçants… au final, il y a tant à faire encore, pour provoquer cette rencontre, faire sortir le monde de leur tour, les rassembler sur le plancher des vaches (le jardin Jean-Paul-Lallier fait ça à sa façon, le Parc Victoria aussi plus récemment, et y’a de l’espoir avec la nouvelle bibliothèque (si on a droit d’y parler un peu)). Nous on sera déjà sur le plancher, plus terre à terre.

La vie de quartier: notre déménagement dans un nouveau quartier en 1999 nous a appris qu’on était aussi une forme de moteur économique, qu’on ajoutait 50 ou 60 personnes à la dynamique d’une rue commerciale (merci Arnaud de me l’avoir souligné l’autre jour!). Impossible pour nous de déménager loin du centre, essentiel de rester dans les quartiers animés, et de s’y impliquer (de toutes sortes de façon!). Très hâte d’être visible sur la rue, de vivre le quartier. D’y être un lieu de convergence, à sa façon.

Maitre chez nous: Locataires pendant près de 25 ans, nous avons eu la chance d’acheter ces deux condos commerciaux qui hébergeront iXmédia, Kabane, Septembre Éditeur, et peut-être un ou deux autres amis. Outre la logique économique, la liberté d’action, et l’illogisme logistique (on va se le dire, ça génère des apprentissages particuliers (en financement, en aménagement, en architecture et en construction, particulièrement si te ne suis par le prix du plywood quotidiennement, si tu n’avais pas compris que designer-programmeur c’est pareil comme architecte-constructeur, et si tu n’avais pas compris la variabilité des relations banques-clients)). Mais maître chez nous, c’est vraiment intéressant quand on souhaite des projets qui se font dans la durée et l’intelligence. Comme on les aime.

Outre tout ce qui précède, j’ai lu tous les articles sur « les bureaux du futur », « les modèles hybrides », « la normalisation du télé-travail », « l’employeur face au télé-travail », et au final, j’y ai lu bien des buzzwords et bien des efforts de cadrer l’incadrable (d’un côté comme de l’autre). Je préfère qu’on laisse à tout ce monde l’intelligence de leur mode de travail, tout en donnant accès à un lieu où leur créativité et leurs intelligences pourront se mettre en réseau physiquement, moi j’y serai souvent en tout cas. 🙂

le billet pandémique.

Ça aurait vraiment illogique de ne pas laisser une petite trace sur ce blogue de cette période «historique» (ne le sont-elles pas toutes?).

Étrangement, je n’ai pas le réflexe d’en parler, non pas pour faire de l’évitement, mais plutôt parce que je juge un peu les gens qui, d’un côté comme de l’autre, s’étendent sur le sujet comme si c’était un débat, opposant anxieux et anxieux dans un concours de jugement des usages et de valeurs de chacun. Je suis un optimiste, je fais le pari que la majorité (silencieuse?) est intelligente, et que l’objectif ultime de tout ça c’est d’agir pour protéger la collectivité. Rien à ajouter.

Je m’intéresse bien plus à ce que la «crise» fait sur l’incertitude et la planification. Est-ce encore possible de planifier? Si oui, à quel niveau? Comment? Avec quel sens? Avec quelle maturité? (je note «maturité organisationnelle», parce que ça revient souvent ces temps-ci.)

En parallèle, j’ai reçu un message téléphonique d’un admirateur anonyme, qui faisait référence à ce vieux texte très populaire sur l’entrepreneuriat tranquille. Je me suis donné comme défi d’y revenir, quelques années plus tard. Avons-nous innové à ce niveau? Y’a-t-il eu du progrès? Prochain billet (y’a pas de date promise, z’avez-vu comme j’apprends?).

Innovation < progrès. Ça aussi, c’est une autre affaire à réfléchir. Je suis bien tanné de l’innovation.

100, 49, 400, 8, 25, 455.

Les amis Clément et Patrick participent à ce truc #100daystoffload, que je comprends être une machination pour me convaincre d’écrire plus ici (je ne suis pourtant pas si compétitif).

Donc, voici, résumé de la semaine:

49. Lundi. 49 ans. C’est pas ce que je pensais que c’était, je trouve que c’est un âge plein d’espoir, avec les apprentissages et les moyens de faire des choses. Pour vrai. Avec des gens.

400. Mardi. Comme plus de 400 souhaits d’anniversaire sur les réseaux sociaux. On dira ce qu’on voudra, mais y’a quelque chose de réconfortant et fascinant à être si bien et diversement entouré.

8. Jeudi. Comme dans 8M$ pour faire 42 Québec, une école qui n’est pas une école, à Québec. Une grande ambition, mais surtout l’histoire d’un parcours et de la volonté de plein de monde d’essayer quelque chose de réel hors de la boîte pour changer le monde.

25. Vendredi. Comme dans 25 ans à travailler chez iXmédia. Travailler dans le numérique, le multimédia, l’interactif, les technologies de l’information, c’est rarement associé à la durée et la pérennité, surtout avec ce discours constant d’innovation, de virage et de changements de paradigmes. Au final, je pense qu’iXmédia est bâtie sur l’idée de progrès, plus que sur l’innovation, une étape à la fois, toujours dans la même direction.

455. Samedi. Le nombre de likes sur mon statut Facebook de 25 ans. Parce que ça se fait pas tout seul tout ça, et qu’il y a bien du monde qui font parti de ces 25 ans. J’avoue (c’est vain les likes, je sais) que ça m’a touché. Beaucoup.

Chantier numérique: idée #3: Fiscalité simplifiée (et donc compréhensible).

Je crois que collectivement, on a aucun plaisir à payer de l’impôt. Le numérique peut assurément nous aider.

Pas parce que cela nous coûte si cher que ça au final, mais plutôt parce qu’on y comprend rien. Il n’est pas normal qu’en 2017, on soit obligé de payer un logiciel (ou un comptable) pour faire un rapport d’impôt. Notre bon gouvernement devrait être le logiciel d’impôt. Il devrait fournir un rapport d’impôt pré-complété avec les renseignements qu’ils possèdent déjà (comme en France, où 90 % des rapports d’impôt viennent sous cette forme). On devrait aussi utiliser ce processus de « déclaration d’impôt » pour bien faire comprendre aux gens le « pourquoi ils payent », et le « à quoi leur argent est utilisé ». Pour la nationalisation du logiciel d’impôt donc, et de HR Block aussi.

Ceci veut probablement également dire revoir l’ensemble de la fiscalité et des règles d’imposition, rendu si complexe par les compromis et les annonces politiques, que le citoyen ordinaire ne s’y retrouve plus. Demandez à n’importe qui combien il paye réellement par jour pour faire garder un enfant… Le numérique permet une plus grande complexité dans bien des choses, ici il devrait forcer à une simplification de l’expérience du citoyen, qui comprendrait mieux au final ce que ça lui coûte et qui se réjouirait peut-être plus de contribuer au bien commun par ses impôts.

Tant qu’à être là, vous allez aussi m’arrondir la taxe à 15% (14,975% wtf? vous riez de moi?) et harmoniser la gestion des taxes à travers tout le Canada pour que je ne puisse plus épargner 10% en TVQ si j’achète mes choses en Ontario ou en Alberta. Pis on va faire comme en France et l’inclure dans les prix affichés (et le détailler sur la facture). C’est moins commercial, je sais, mais c’est moins hypocrite également. Le numérique c’est contre l’hypocrisie.

Chantier numérique: idée #2: l’information publique.

Tous conviendront que lorsque l’on parle de « culture numérique », on parle souvent de l’expérience utilisateur. Le numérique est là pour simplifier la vie des gens, pas la complexifier.

Toujours dans la lignée de ma première idée, je crois que nous aurions un grand avantage à utiliser le numérique pour être plus transparent ensemble. Je reprend à ce titre une « idée à voler » de Marc-André Sabourin dans le numéro 10 de Nouveau Projet: « Dans une grande partie de la Scandinavie, les déclarations de revenus sont publiques. Une tradition qui s’avère un excellent désinfectant fiscal ».

Je nous trouve collectivement toujours un peu hypocrite de pas faciliter l’accès à certaines informations, tant dans le registre des entreprises, dans le registre foncier, que dans les données fiscales personnelles. À terme ceci assurerait une plus grande confiance entre les gens. J’aime bien les mécanismes pour contrer le voyeurisme ou les abus: « … la transparence fonctionne dans les deux sens: l’identité de chaque personne qui consulte un dossier est dévoilée à son propriétaire. » (Comme Linkedin Pro, genre!)

On cache beaucoup de choses à travers cette pseudo confidentialité, et donnons de la valeur à trop d’intermédiaires (données de crédit, transactions immobilières, etc.), alors que cette information est entre les mains de notre gouvernement et est souvent disponible par bribe un peu partout. La rendre publique et intelligemment liée augmenterait le niveau de confiance de tous, et le numérique permettrait assurément de mettre en place des mécanismes sociaux assurant un équilibre intéressant. Tout en limitant les élans big brother qui pourraient tenter nos gouvernements.

Chantier numérique: idée #1: la facture commerciale standardisée (FCNS).

(J’ai décidé d’appliquer la méthode de moins de 750 mots pour développer une idée (jaloux que je suis de la nouvelle régularité bloguesque de Clément), et de la déployer plus souvent, autour d’idées bien précises, certaines me trottant dans la tête depuis longtemps. Ce billet traîne dans les brouillons depuis le 14 novembre.)

Je l’ai déjà dit, au diable les plans et la cocréation de plan, notre bon gouvernement possède depuis longtemps assez de recherche, d’inspirations internationales et assez d’idées de l’industrie et des citoyens (on nous consulte tellement tout le temps!) pour agir pour le numérique. On parle ici de devancer des choses qui me semblent tellement évidente qu’elles finiront par arriver tôt ou tard.

Je partagerai ici quelques idées qui me semblent (bien humblement) innovantes et qui auront des résultats tangibles et positionneront le Québec (ou le Canada) comme leader à l’ère de l’économie numérique. Une fois les idées lancées, libre à vous de les co-créer.

Première idée: la facture commerciale numérique standardisée (FCNS)

Etrangement, le gouvernement du Québec a déployé au cours des dernières années une structure fiscale numérique impressionnante dans l’industrie de la restauration et des bars. Pour contrer l’évasion fiscale (on ne se mentira pas), l’implantation du MEV constitue une innovation numérique et fiscale fort pertinente qui aurait mérité d’être implanté BEAUCOUP plus largement qu’à ces industries. Nous pourrions discuter du rôle d’IBM là dedans, mais ça c’est une autre question.

Je propose donc que le Québec soit le premier terrain de déploiement global de la FCNS, obligeant toutes les transactions entre entreprises et particuliers à être documentées par un fichier XML standard qui devrait être partagé entre les parties et le gouvernement.

C’est à toute fin utile ce que l’on impose à l’industrie de la restauration, et qui a rendu riche l’industrie des caisses enregistreuses au cours des dernières années. Peu de gens semblent le savoir (particulièrement en commerce électronique), mais « la facture » est une obligation légale bien définie, qui doit contenir des informations précises sur la nature de la transaction et les parties impliquées. Elle sert au final à la perception des taxes et à l’établissement du chiffre d’affaires des entreprises, à la justification des dépenses des employés, bref, elle est au coeur de tout le système fiscal. Sa numérisation intelligente permettrait d’automatiser de nombreuses opérations (simplifier l’importation dans les systèmes comptables, simplifier le calcul et la perception des taxes, etc.)

Le gouvernement devrait donc jouer son rôle de « facilitateur » pour imposer un format de fichier et les règles de partage. Je pense que l’industrie de la gestion financière prendra le relais rapidement pour rendre compatible les solutions de commerce électronique, les caisses enregistreuses, les logiciels de facturation, les relevés de carte de crédit et même les applications comme Apple Pay. J’imagine aussi tout un écosystème de nouvelles applications facilitant le suivi budgétaire familial ou d’entreprise.

Liée avec les intermédiaires de paiements (cartes de crédit ou banques) cette FCNS permettrait enfin d’avoir le détail intelligent de votre relevé de carte de crédit. Elle assurerait également un historique intelligent des transactions faisant plus facilement foi des dates de garanties (combien de vos vieilles factures sont aujourd’hui illisibles parce que le papier thermique a fait disparaitre le contenu de la facture?).

Bref, cette première idée rejoint un rôle important du gouvernement: standardiser pour diminuer les coûts de transaction et favoriser une meilleure équité fiscale. Le numérique permet ça.

Des bilans et des résolutions.

Clément a bien raison. Le blogue doit être de retour en 2017.

Il a bien raison aussi quand il affirme (dans une discussion Facebook, quelle ironie) qu’écrire ici a plus de valeur qu’écrire dans l’environnement fermé de Facebook (où il est affreusement difficile de retrouver de vieux statuts ou de faire référence à ceux des autres). Je le remercie d’ailleurs d’avoir fouillé mon Janvier 2007. Mois particulièrement prolifique (et historique!). La valeur du blogue est assurément là. Je pense qu’il faut aussi s’intéresser à des environnements communs comme Medium.

Je voulais traiter des bilans. J’en ai lu trois ou quatre de confrères entrepreneurs. Les seuls que j’ai jugé crédibles sont ceux qui contiennent des aveux réels d’humanité entrepreneuriale, allant au delà de l’auto-justification ou d’un maquillage trop rose de la réussite. Je pense que pour faire de bons bilans aujourd’hui, dans ce monde numérique, ça prend du temps de recul, et plus de prospective qu’un rapport annuel jovial et marketing. Certes, au quotidien, on fait de grandes choses, mais on fait aussi des niaiseries, et on est loin d’être parfait comme humain, comme entrepreneur ou comme patron, c’est pas toujours facile à avouer, ça prend aussi parfois plus d’un an pour l’avouer.

Mon 2016 professionnel a été bien meilleur que mon 2015, même si j’ai l’impression d’avoir vécu dans l’ombre de ce 2015 aux résultats plutôt déprimants. 2016 a été bien plus performant, une fois les réflexions faites et les plans d’action en place, mais j’ai quand même l’impression d’avoir gardé le pied sur le frein tout le long de l’année (ce qui me stresse tout autant que le dérapage, au final). Beaucoup de beaux projets pour 2017, et ce goût d’accélérer et d’écouter mon instinct sur certaines choses, et de retrouver des espaces de réflexions et d’innovation. Toujours le goût de travailler avec des gens que j’aime et que j’apprécie (surtout ceux que je ne croise pas assez souvent), sur des projets de pointes, avec une vision plus globale et plus inspirée. Le goût d’éliminer certains stress également, en s’organisant différemment. Etre un peu extrême dans certains choix même. Et toujours ce goût de partager plus de choses.

Je ne vous fait pas de promesse d’écrire plus, mais j’ai trois billets en attente déjà pour cette semaine. Ne me reste qu’à les relire et les publier.

Je vous aime. Je ne vous le dis pas assez souvent.

Du CFD, guide touristique : Prince Edward County, Ontario (juillet 2015, mise à jour mars 2016.)

(je me suis dit qu’au lieu de toujours réécrire le même courriel, j’en ferais un billet pour référence ultérieure aux copains et copines. Il y en aura d’autres.)

Prince Edouard County (PEC pour les intimes) est une convergence de « tendances » depuis quelques années. Situé entre Montréal et Toronto, cette presqu’île est reconnue pour ses plages et ses dunes, son vin et son terroir. Une seule visite vous convaincra que le rapport qualité-prix vaut bien la côte est américaine (le taux de change aide!) et qu’il y règne un bel enthousiasme économique et touristique. Le microclimat permet de faire des vins de qualité, notamment du Gamay, du Pinot noir et du Chardonnay, ce qui est rare si au nord du continent.

Pour le logement:

Si vous êtes dans le luxe, je vous recommande chaudement l’hôtel Drake Devonshire, le petit cousin du Drake de Toronto. Tant pour les chambres que pour le restaurant (on garde un excellent souvenir du déjeuner du weekend). Parfait pour garder votre côté hipster même en vacances.

De notre côté, nous étions 4 familles et avions préféré louer une grande maison, avec un énorme terrain, à quelques pas du parc provincial des Sand Banks. Vous trouverez de nombreuses agences (nous avons fait affaire avec Sand Banks Vacation Rentals) et de nombreuses propriétés de toutes tailles. AirBnb peut être votre ami également.

Il y a une belle sélection de B&B dans le coin, et le parc national propose également plusieurs terrains de camping. Il y en a donc pour tous les goûts.

Pour le vin et le tourisme, j’avoue avoir une petite préférence pour l’ouest de l’île. Les dernières années ont vu naître une grande industrie vinicole et les résultats ne sont pas toujours convaincants, mieux vaut se fier aux classiques si c’est votre première exploration. Contre vérifiez ce que je dis ici, dans ce coin-là, les choses évoluent rapidement, les heures d’ouverture changent et, comme partout, même les sites Internet ne disent pas tout (ne stressez pas trop, vous êtes en vacances).

Pour la randonnée touristique, je vous recommande le parcours suivant, en suivant la route Closson, à partir de l’intersection de la route 2.

The Old Third, une vielle grange réaménagée, une statue grecque, deux passionnés qui ne font qu’un seul vin, un superbe pinot noir, mon préféré. Le midi, ils font également des crêpes à manger sur les tables qui meublent le terrain. (Juste à côté, à l’ouest, regardez ce qui fut, l’espace d’une année, mon quart-de-vignoble-pas-de-vignes, mais ça, c’est une autre histoire.)

Closson Chase, une grande grange bleue électrique, un accueil plus que cordial, particulièrement pour les enfants, un pavillon de dégustation couvert. Si vous aimez le blanc, vous serez servi par leur excellent chardonnay. Un endroit inspirant!

En continuant vers l’ouest, prenez une pause dans vos dégustations, en vous arrêtant chez Shed, une ferme d’alpagas et une boutique de créations en laine des dits animaux, car vous n’êtes pas sans savoir que «la laine d’alpaga est une fibre de très haut de gamme, plus douce, plus chaude, plus grand que tout résistante et plus légère que la laine de mouton.»

Nous ne sommes pas arrêtés chez Grange, mais ils font eux aussi du bon vin, et tant qu’à être dans une lancée, faut pas se gêner.

Pour finir cette première partie, un peu de mousseux chez Hinterland. Une belle variété de choses à déguster, encore ici un accueil généreux!

Un peu plus loin, autre arrêt recommandé que nous n’avons pas eu le temps de faire, Stanners Vineyard, sur la route vers ma destination préférée.

Pour finir, Norman Hardie, le plus californien des vignobles du coin, avec son bâtiment moderne et son four à bois pour la pizza. Rien d’économique ici, mais je vous souhaite une grande table entourée d’amis un midi ensoleillé. Pour la dégustation, n’hésitez pas à demander les conseils de la sympathique Claude, Montréalaise exportée, qui y travaille depuis quelques années.

Par le sud, vous pouvez arrêter prendre un verre ou souper au Drake Devonshire, avec vue sur le lac Ontario. Puis vers Picton, faites des choses que nous n’avons pas faites avec les enfants, un arrêt chez Agrarian Bistro et chez Barley Days Brewery.

À l’est, nous avons fait une grande randonnée pour nous rendre jusqu’au County Cider Company (ici aussi, délicieux cidre et superbe pizza entre amis, dehors, avec des enfants qui courent entre les vignes). Les enfants ont bien aimé le « zoo » (quelques animaux de ferme, beaucoup de lapins et de poules en liberté) et le comptoir à bonbon du Waupos Winery (aucun souvenir du vin pour ma part…). On a poursuivi l’exploration un peu plus loin, pour trouver le Fifth Town Artisan Cheese, belle sélection de fromages, imposant édifice dans un coin un peu perdu.

Je vous recommande aussi de trouver l’horaire des marchés publics locaux. On avait bien apprécié celui de Wellington le samedi matin.

Si vous faites du camping ou si vous louez une maison, notez que la ville de Picton sera votre point de ravitaillement, le Metro et le Sobey’s se complètent. Il n’y a pas de grandes économies à faire entre l’achat de vin aux vignobles vs la LCBO (notez aussi que peu (pas?) de vins de PEC se retrouvent à la SAQ malheureusement…). N’oubliez pas qu’il est maintenant légal d’importer 9 litres de vin (par personne?) au Québec à partir d’une autre province canadienne (et ce, seulement depuis juillet 2015). Rassurez-vous, personne ne m’a fouillé à la douane québécoise.

Parlant de route, notez que c’est six heures de route de Québec (sans pause), comptez donc plus de sept heures avec les enfants et les pauses. Profitez-en également pour célébrer la qualité et l’uniformité rassurante des haltes routières ontariennes, ça fait changement du Québec, et ça rend le voyage beaucoup plus convivial!

Encore plus:

Mon ami Julien Marchand en 2015.

Mon ami Rémy Charest, à la radio de Radio-Canada en 2013.

Encore Rémy dans Chatelaine en 2013 (dans le bas).

Dans le magazine Cellier (SAQ) d’octobre 2015 (attention lourd PDF ici!).

Dans La Presse en 2014.

Dans Le Devoir en 2010.

Prince Edouard County Wine Growers Association.

Office du tourisme du County.